Tarot, voyance et synchronicité au quotidien
Il est amusant de constater que les témoignages qui me sont envoyés sont généralement révélateurs d’une synchronicité du quotidien. Ceux-ci décrivent le plus souvent une voyance qui tient à la fois d’une exactitude saisissante, mais également d’une vulnérabilité déconcertante…
Le portrait dressé est bien loin du langage publicitaire de certains marabouts (fiabilité absolue, résultats garantis à 100%, etc.) et de l’image de la voyance auprès d’un certain public…
La tendance qui s’en dégage, c’est que la voyance est quelque chose d’extrêmement humain, avec toutes ses incertitudes et ses vulnérabilités. Ceci ne surprendra bien sûr aucunement les professionnels sérieux qui préfèrent pratiquer tout en communiquant honnêtement sur ce que peux ou ne peux pas la voyance. Cela ne surprendra pas non plus ceux qui vivent une histoire avec un moyen de divination (tarot ou autre)…
Enfin, du moins, ceux qui ne se prennent pas pour Dieu ou la ré-incarnation du Messie… ;o)
Pour illustrer le propos, je vais reproduire ici trois de ces témoignages qui me sont parvenus.
Tout d’abord, cette expérience vécue par Jean-Luc :
Autre histoire qui me revient en mémoire. Il était près de midi, j’attendais dans un village à 100 km de chez moi où je n’étais jamais allé auparavant, une personne qui était dans un magasin. Une voiture se gare à une vingtaine de mètres de moi. Une femme en descend, me croise sur le trottoir puis traverse la route pour entrer dans une maison. Pendant ces instants une pensée me gagne : cette personne est l’étoile du tarot et elle est infirmière…
Là encore je tire mon petit tarot, et en une seule et unique carte, je sors… l’Étoile. Il ne pouvait en être autrement. Mais la belle surprise vint quand je suis arrivé à hauteur de la voiture et que j’y découvris le caducée d’une infirmière ! Je suis sûr que je ne pouvais l’avoir vu de si loin quand elle s’était garée, et je sais aussi que la personne n’avait pas de sac ou éléments sur elle qui pouvaient éclairer sur son activité professionnelle.
Nous avons, à ce niveau, plusieurs lectures possibles. Les esprits les plus rationnels s’empresseront de dire que l’un ou l’autre élément perçu de façon sub-consciente par Jean-Luc permettait sans nul doute de dire que la personne en question était fort vraissemblablement une infirmière. Ils n’auront sans doute, du reste, pas tort…
Reste toutefois à expliquer la sortie de la carte attendue… Certains se précipiteront pour crier « Simple coïncidence ! ». Le souci est qu’en terme de probabilités, nous sommes ici à une chance sur vingt-deux et que l’histoire de Jean-Luc, comme la mienne, comme celle de beaucoup de personnes finit par statistiquement ne plus coller avec la logique du calcul des probabilités.
Je veux bien admettre que, psychologiquement, l’on soit beaucoup plus marqué par ce qui réussit où la coïncidence réalisée que par celle qui ne se réalise pas, mais cette explication me semble surtout être une façon aisée de botter en touche…
Alors, peut-être, pouvons nous penser que nous sommes ici devant un phénomène particulier nommé synchronicité. Ce phénomène fut notamment observé et décrit par Carl Jung (voir l’article sur wikipédia).
C’est un phénomène relativement commun qui recoupe l’expérience personnelle et intime d’un grand nombre d’entre nous, à des degrés divers. Ma conviction, qui rejoint celle de certains professionnels sérieux est que c’est ce phénomène qui entre en jeu lors de ce qu’on appelle communément la voyance.
Le principal souci est que c’est un phénomène qui n’est pas productible sur commande. Certes, il est des personnes avec un profil psychologique particulier qui sont plus enclines à recevoir ce genre de perceptions. Elles peuvent également les favoriser par un contexte particulier (confrontation à un support activant certaintes parties de leur intellect, comme le tarot, par exemple), mais la synchronicité reste toujours quelque chose de très subtil et il n’est pas rare qu’une coïncidence pourtant saisissante débouche sur une interprétation erronée…
A titre d’exemple, je vous invite à considérer le témoignage suivant extrait d’un fascicule encore à paraître de Ghislaine De Carli :
Il y a quelques années j’avais en face de moi une femme venue en consultation.
Je demarre toujours mes voyances par l’écriture automatique.
Je prends ma feuille de papier, mon stylo et me mets à écrire.
Je ne veux pas que les personnes parlent. Je lui dis tout en écrivant :
« Madame, votre mari semble absent dans votre couple, mais pourquoi… »
Mon stylo se met à « vasciller » à aller de droite à gauche, je me sens à moitié saoule.
Puis une odeur de rhum me prend les narines. Que vais-je lui dire ?
Cependant, je me lance :
« Votre mari a-t-il un penchant pour l’alcool ?
– Non me répond elle.
Je suis embêtée toujours cette odeur et je ne ressors rien que cela.
Puis la personne se met à rire.
« Pour l’alcool ? », me dit-elle .
Silence.
– Oui, lui dis-je, surtout pour le rhum…
Mais, pourquoi son mari est-il absent ?
– Oh, attendez, je vois de l’eau, de l’eau.
Puis la cliente : « Ne faisons pas durer le suspens plus longtemps :
mon mari fait la route du Rhum. Je suis venue vous consulter pour savoir s’il va aller jusqu’au bout ».
Ce témoignage illustre à quel point le phénomène peut être capricieux et difficile à maîtriser. Les perceptions reçues par cette voyante s’avèrent être d’une exactitude surprenante, mais dans le même temps elle la conduisent, dans un premier temps, à une interprétation qui ne correspond pas à la réalité.
Pour conclure, je vous propose ce second témoignage de Jean-Luc qui illustre également combien parfois l’exactitude de la synchronicité peut être plus surprenante encore que l’exactitude de la prédiction :
J’en veux pour premier exemple une soirée musicale de « Los Incas » qui devait se passer à 20 h dans l’église de Surgères (17). Nous étions arrivés en avance pour découvrir un panneau sur la porte d’entrée signalant que le concert était déplacé dans une église voisine. En effet, le premier site était en pleine fête foraine, et les flûtes andines auraient eu du mal à couvrir le bruit des manèges et pétards.
Rendu devant la toute petite église d’un village voisin qui s’appelle St Mard, nous nous retrouvons seuls, et porte close. Interrogation générale… le concert va-t’il avoir lieu dans une demie-heure, et vu l’absence de public y aura-t’il du monde ???
Dans ce cas un petit tarot de poche n’est pas de trop ;o) et je fais un tirage devant les 3 personnes que j’ai emmenées. Soleil – Amoureux – Jugement. Et de me lancer dans une lecture inspirée (jugement oblige ) dans laquelle j’énonce sans douter que l’église serait pleine et le concert de qualité.
Pour ça je dois vous dire que je ne m’étais pas trompé, mais ma plus grande surprise fut la suivante : entré parmi les tous premiers dans la petite église, je me plaçais au premier rang, à toucher les musiciens. Mais une fois assis je levais les yeux, et là à quelques mètres, sur le mur opposé… la scène du jugement ! Ah non, pas tout à fait celle du tarot, mais un tableau à l’huile aux dimensions immenses, représentant l’ascension de la Vierge. Par malheur je n’avais pas d’appareil photo, mais si je repasse par là, nul doute que je penserai à en faire une.
